22_DAKAR et ses environs
Du 01 décembre au 14 décembre 2007.
Les odeurs de l’Afrique arrivent doucement.
L’air est chaud, l’odeur de terre est lourde, chargée de vie.
Les premières pirogues nous croisent, souvent indifférentes.
Petit à petit, les couleurs africaines se montrent à nous.
Pour ceux qui viennent de la mer, pour arriver à Dakar, on passe au sud de l’île de Gorée de triste mémoire car c’est là que l’on « parquait » les esclaves avant de les embarquer vers les Amériques et les caraïbes.
On évite le banc de Bel Air et quelques épaves, puis on entre dans la baie de Hann (avec ses plus belles plages mais il y a de cela plus de 30 ans car aujourd'hui............)
Face à nous se trouvent le CVD (Cercle de Voile de Dakar) où nous pouvons mouiller le bateau. C’est un mouillage face à la plage dans une zone équipée partiellement de corps morts.
Nous jetons l’ancre par 3 mètres de fond. Cet endroit est plus ou moins bien abrité mais c’est un club qui offre des services appréciables.
Une cinquantaine de bateaux sont paisiblement amarrés sur des corps-morts.
Nous sommes heureux, le CVD est un petit hâvre de paix au sein de la faune dakaroise ou l’on peut également se loger pour moins de 10 € ou planter sa tente.
Après avoir parcouru le long ponton, puis traversé la plage, on entre dans le club.
Le CVD regroupe un certain nombre de commodités. Ici, il y a tout ce que souhaite un navigateur : douches, lessive, bar, atelier pour les réparations, eau douce en cuisine, frigos, gaz, voilerie, terrain de pétanque, passeur pour nous amener à terre, soirées sympas animées occasionnellement par des musiciens.
Nous en profiterons pour débarquer les 130 kg de colis que nous avons a bord depuis dunkerque et pour le compte de l’association La Liane Bretagne Afrique représentée par madame Claude Hallegot qui se situe à St Louis du Sénégal
Il n’est pas utile de gonfler l’annexe, un passeur fait la navette gratuitement, de 8 h à 13 h et de 14 h à 22 h. Pour l'appeler, on souffle dans sa corne de brume, les pare battages lui permettront de se mettre à couple pendant le transbordement.
Nos nombreux voisins sont comme nous des voyageurs ayant quitté pour quelques temps leurs activités professionnelles. Qu'ils soient solitaires ou en famille, quel que soit la taille du voilier et les moyens dont ils disposent, nous sommes tous passionnés de voile, de mer, de voyages, de découvertes et d’aventure.
C'est avec plaisir que tout le monde se retrouve autour d'une gazelle fraîche ou une Flag (bière) pour échanger des trucs, des anecdotes sur les traversées et des conseils sur les prochaines étapes. Parce que il y en a des choses à voir : les fleuves Siné Saloum, Gambie et Casamance, l'archipel des Bijagos en Guinée Bissau.
Globalement, nous sommes enchantés par notre séjour au CVD et chaque jour nous mesurons la chance que nous avons de nous trouver ici où il fait beau et chaud tous les jours.
Seule ombre au tableau, la baie de Hann ou Timshel II a mouillé est polluée, l’eau est verdâtre, trouble et parcemée de plastiques tout comme la plage. La baignade et la pêche y sont donc fortement déconseillées.
On trouvera des chariots permettant de mettre les bateaux a sec à condition de peser moins de 16 tonnes et d’avoir un tirant d’eau inférieur à 2 mètres. C'est un peu archaïque mais efficace ! Le moment venu je pense faire appel a un de ces chariots pour le carainage.
Pour 5000 CFA je fais nettoyer les voiles. L'air est tellement sec et les voiles pleines de sel, que l'on a l'impression, au toucher, d'avoir du verre cassant entre les mains.
DAKAR
Du 01 décembre au 14 décembre 2007.
Point d'entrée au Sénégal pratiquement incontournable, Dakar reçoit tout voyageur se rendant à Saint-Louis, dans les parcs nationaux ou en Casamance.
Population -1100000
Densité 12233hab/km² alors que les chiffres donnent une population moitié moins que Paris, que la densité au km² est moitié moins également : On a pourtant l'impression du contraire, il faut dire qu'au Sénégal on vit dehors : c'est une véritable fourmilière.
Aprés avoir franchi le ponton, traversé la plage couverte d'algues et de poissons morts, nous quittons le cercle de voile par l'extérieur.
En sortant du CVD c’est désolant (mais c'est parceque nous ne sommes pas habitués au tiers monde), nous sommes dans une rue sableuse, les déchets sont jetés n'importe où dans la rue, la ville est sale, la qualité de l'air nous incommodent rapidement.
Il y a plein d’artisans qui exercent pleine rue, les routes sont malmenés par le défilé incessant des véhicules.
Des petits cars, jaunes et bleus, décorés de peintures vives, avec le nom du transporteur, dégagent des nuages de fumée qui trahissent leur âge.
C’est le transport le moins cher, tout le monde s’y entasse, certains courent pour le rattraper, et s’y engouffrent par l’arrière, et quand le car est bondé, ils restent sur le marche-pied, portière ouverte.
Les vieux taxis, ne sont pas des voitures comme partout, jaunes et noirs, klaxonnent toujours, s’inventent des priorités, pendant que leur pot d’échappement crache des fumées noires, la plupart déglinguées, plus de rétroviseur , de la tôle en moins, les poignées manquantes, ils vibrent de partout, se démarrent parfois en poussant...
Enfin parfois on se demande si on va pouvoir faire un kilomètre !!!.
Ils n'ont jamais de compteur et la course se négocie toujours avant de monter, ils participent à cette manifestation de fumées et de bruits.
Les embouteillages de Dakar sont une plaie nationale. J'arrive juste au moment d'un accrochage ! Le guide du routard précise qu'il ne faut jamais photographier la police, les écoles, les soldats ... tant pis.
Attention quand même les Dakarkois n'aiment pas les appareils photos ! J'en sais quelque chose !
A Dakar, chaque quartier y a son charme, son ambiance. Les marchés (ici Kermel) sont nombreux. Les commerçants et les acheteurs du Sénégal et du reste de l'Afrique viennent y chercher ou y vendre toutes les marchandises possibles et imaginables.
Il y en a pour tous les goûts et que ceux qui n'aiment pas la foule s'abstiennent !
Dans ces marchés, dans ces rues nous sommes régulièrement sollicités et il est parfois difficile de se défaire de certains.
La gare ferroviaire tranche dans le paysage, elle paraît tombé du ciel. Comme le reste l'intérieur est délabré, une seule ligne est assurée : Dakar - Mali
Nous passerons à la cathédrale du Souvenir africain, inaugurée en 1929.
Nous obliquerons versla présidence de la République, bâtiment construit en 1907 pour le gouverneur-général de l'AOF, il se dresse au milieu d'un parc magnifique face à l'océan.
L'ancien Palais de justice à l'abandon, une maternité.
Nous sommes montés au phare des mamelles. C'est le plus ancien phare de dakar et se trouve sur la presqu’île du capvert à 7 km de la pointe des Almadies.
Il est sur l’une des deux collines, presque cote à cote, qui surplombent dakar d’où le nom de Mamelles.
Construit en 1864, le phare est gardé. Il est électrifié, avant, ll était alimenté au pétrole.
L'ILE DE GOREE
11 décembre 2008.
HISTORIQUE
Découverte en 1444 par des marins portugais, la marine hollandaise s'en saisit en 1588, conquise par la France l'île fut par la suite occupée par les Anglais avant d'être restituée à la France en 1817.
Sa prospérité fut liée au commerce et plus particulièrement à celui des esclaves qui étaient à la base de l'organisation économique des colonies d'Amérique.
La traite des esclaves vers les Amériques s'étendit sur trois siècles sur les côtes africaines (Gambie, Sénégal, Bénin, Ghana...). Les centres concentrationnaires des esclaves africains en partance pour l’Amérique depuis l'actuel Sénégal furent Saint-Louis, Rufisque, Saly-Portudal, Ziguinchor, Karabane et Gorée.
La Maison des Esclaves, est un lieu plus symbolique qu’historique car les déportations depuis Gorée furent très minoritaires en comparaison des autres centres de la côte ouest africaine.
L'abolition de l'esclavage en 1848 sonna le glas des espérances de l' île.
l’île devient un lieu de forte convergence touristique.
Classée Patrimoine Mondial de l'Humanité par l'UNESCO.
C'est une île d'une superficie de 28 hectares. Elle est située à 4km de Dakar, 20mn seulement suffiront pour le ralliement, voyage durant lequel, une vue panoramique s’offrira à nous.
Avec ses maisons coloniales du 18ème siècle, les façades sont ocres, roses, jaunes et les volets bleus, les rues, étroites, sont colorées par les bougainvillées.
Dans l'anse de Gorée près du port une petite plage de sable bénéficie d'une eau claire. Lorsqu'on a passé un moment à Dakar ce site représente un cadre naturel des plus agréables.
La visite de la maison des esclaves, de l'orphelinat est un voyage à travers une histoire révolue qui imprègne Gorée.
Cette île sans voiture attire, charme et fascine les visiteurs qui sont particulièrement émerveillés en déambulant dans ses ruelles étroites, propres et paisibles.
Après avoir fait un tour à travers les différentes rues, nous nous dirigerons vers la maison des esclaves.
Elle servait à enfermer les Nègres en attendant que l'on vienne les chercher.
Au cours de la visite, la réalité passée apparaît plus présente à chaque pas : les carcans entravant le cou des prisonniers, les cachots qui, sous l'escalier en fer à cheval, accueillaient les fortes têtes, la porte du voyage sans retour.
Le lieu est émouvant.
Des bâtiments militaires, au Nord, le Fort d'Estrées, un fort rond et massif. Nous poursuivrons ensuite notre visite vers le fort d’Estrées. Ce fort était initialement désigné du nom de "Batterie du nord" avant de porter le nom de l'amiral Jean d'Estrées. Construit entre 1852 et 1856 au début du second Empire à la pointe nord de l’île, le fort avait pour rôle de protéger les abords.
La visite s'achève au sommet de l'île, près des canons du Castel qui ont un jour abattu un navire ; le lieu du naufrage est symbolisé par une bouée que les bateaux doivent contourner en arrivant sur l'île.