18_Traversee Cap Vert
Du 25 octobre au 01 novembre 2007
Ce n'est pas qu'on s'ennuie mais il faut sérieusement quitter les canaries. Nous devions partir le 20 octobre, mais personne ne s'étant manifesté pour nous rejoindre au cap vert nous avons repoussé le départ au jeudi 25 octobre.
Nous en profiterons pour avoir, d'aprés la météo, un peu plus de vent. Arielle Cassim sur RFI confirmera pendant cette semaine de traversée, un vent de 4 à 6 beaufort avec une mer agitée à forte. Nos amis François et Patricia de l'Oustal sont partis le 20 avec leur Sun Fizz.
Nous ferons donc route, seul, comme des grands..........marins.
L'archipel du Cap Vert est situé à un peu plus de 800 miles au sud ouest des Canaries et a quelques 325 miles de l'afrique de l'Ouest. Il faudra bien une semaine de traversée.
Les Iles sont toutes d'origine volcanique. Le seul volcan encore en activité est sur l'ile de Fogo (ile sous le vent), la dernière éruption remonte à 1995/1996.
Pendant plusieurs siècles, les iles , associées à la guinée portugaise (actuellemnt Guinée-Bissau) furent administrées en tant que colonie depuis le Portugal continental. Le Cap Vert choisit de garder une identité distincte et accéde à l'indépendance le 5 juillet 1975 sous le nom de République du Cap Vert. Il est un des rares pays africains a etre devenu, sans effusion de sang, une démocratie stable.
La langue officielle est le portugais, mais beaucoup de capverdiens parlent un dialecte créole et on rencontre des gens qui ont des notions de français.
Pour séjourner à terre il faut un visa. Le décalage horaire est d'une heure par rapport au temps universel (UTC-1). La monnaie officielle est l'Escudo (1 euro = 110 escudos). Il est impossible d'en trouver en dehors de l'Archipel.
Nous quittons les Canaries avec la pleine lune et laissant derrière nous le Teide (cone volcanique a gauche de la lune). Bienque nous ayons vécu à l'européenne dans cet archipel (les prix sont identiques à ceux de la France), ce tour dans l'archipel fut empreint d'émotions diverses. Rien à voir à ce que nous avions connu lors de nos ballades marines dans le nord de la France !
Nous remettons en place notre système de quart. Toutes les 3 heures entre 21 heures et le lever du soleil, on se relaie à deux pour veiller. .
Partis avec la pleine lune, nous n'avons vu personne pendant les 7 jours que durera cette traversée, enfin presque personne nos compagnons, les dauphins sont presque au rendez vous en fin d'apres midi.
D'entrée on se fait secouer, tant est si bien que les mouvements, des les premiers jours, sont limités à se rééquilibrer en permanence et à se cramponner.
On se fait balloter, à l'intérieur ça grince, à l'extérieur les drosses du régulateur d'allure rugissent.
Les muscles ont travaillé dur durant cette traversée !
Néanmoins on pense à vous, il fait bon et vous, vous devriez approcher les 0°.
Au bout du troisiéme jour nous avons un rythme de vie parfaitement rode qui nous permet de prendre le repos nécessaire tout en faisant marcher Timshel au gré des vagues.
Séances activités pour Nikolas, parfois accompagnées d'un tintin et milou, lecture, mais aussi méditation et contemplation sont notre quotidien.
L'angoisse du lundi matin n'existe plus, se lever, le travail d'entretien et de réglage des voiles n'est qu'un jeu. On vit en suivant nos désirs : c'est génial.
Une nuit moins agitée m'a permis de pecher un thon. Excellent en carpaccio, à l'huile et à l'ail, accompagné de pate ou à la provençale c'est un repas qui a duré 3 à 4 jours.
Chaque jour on découvre les impressionnants vols de poissons volants qui régulièrement atterrissent sur le bateau.
Le jour le génois est tangonné, parfois j'utilise la bome de grand voile pour le tangonner et avoir toute la voile.
Dommage le charme s'est brisé à 140 miles de l'arrivée. L'aventure ou plutot la mésaventure va etre salée. Toutes les vis qui maintiennent le régulateur d'allure (notre pilote) sont cassées nets. Il ne tient plus que par la jambe de force que j'ai commandé avant de partir de dunkerque. Sans elle nous perdions le régulateur. Il est 23h3O, Je le sauve par miracle. Mer trop agitée pour naviguer sous pilote électrique. Toute la nuit nous nous relayons à la barre.
J'ai boulone la plaque et pour cela il m'a fallu ouvrir le plancher de la jupe avec les moyens du bord.
sur la plaque a droite, les vis fournis par la societe ASMER, a gauche tirefonds et boulons d'un diametre suffisant pour que ça tienne !
Le lendemain matin afin de mettre le pilote électrique je mets le moteur pour ne pas vider les batteries qui indiquent un niveau de charge insuffisant.
On débraye, bizarre la manette est trés, trop souple. En fait le cable d'inverseur est cassé. Zut, crotte et mer&@"#!!!
Il va falloir mouiller dans un port qu'on ne connait pas, avec du vent, en zigzaguant entre cargos et voiliers qui encombrent le mouillage.
Nous arrivons aprés le coucher du soleil. Il est 22 h notre oeil de marin qui a envie d'autre chose que l'azur va se fermer. J'attaquerai les réparations dés demain. Nous avons mis 7 jours et 4 h pour faire 800 miles plein vent arrière.
Le soir de notre arrivée, François et patricia nous accueillent avec du rhum au miel, ils auront mis 6 jours pour effectuer 870 miles (ils ont longé un peu l'afrique pour aller chercher le vent) en navigant sur une mer calme. Y a de quoi etre écoeuré !!!!!!!!!!!